Le SST a-t-il un rôle à jouer en matière de prévention des risques d’accident dans son entreprise ?
La formation de sauveteur secouriste du travail (SST) comprend un volet PREVENTION et un volet SECOURS.
Cette différence fondamentale entre la formation PSC1 (premiers secours civil de niveau 1) reflète la volonté du réseau prévention de l’assurance maladie (CARSAT et INRS) de renforcer la capacité des entreprises à mettre en place une véritable prévention des risques professionnels afin de supprimer ou limiter les risques d’accident dont les conséquences, humaines ou économiques, représentent un coût énorme pour les entreprises et la sécurité sociale.
Le volet PREVENTION initie le salarié volontaire à la compréhension des mécanismes qui peuvent mener à une situation d’accident du travail dans l’entreprise (connaissance des notions de danger, risques, situation de travail dangereuse, évènement déclencheur, dommage, etc.) et à la nécessité de participer activement à la politique de prévention des risques professionnels mise en place par le chef d’entreprise.
Il est utile de former des salariés sauveteurs secouristes aptes à intervenir rapidement et efficacement au profit d’un collègue victime d’un accident, capables de protéger les lieux et les personnes présentes sur place, de faire alerter les secours spécialisés dans les meilleurs délais, etc. Mais il est plus utile encore de supprimer les dangers auxquels sont exposés les salariés et qui sont susceptibles de leur causer des dommages physiques ou psychologiques.
Tout salarié formé SST doit être capable d’observer les postes de travail de l’entreprise, de repérer les situations de travail dangereuses et de réaliser une remontée d’information afin que soit réalisée une analyse des conditions dans lesquelles un évènement déclencheur viendrait faire perdre aux salariés exposés la maitrise de cette situation à risque.
En d’autres termes, il doit se demander dans telle situation de travail, qu’est-ce qui pourrait faire qu’un accident survienne ? Quel élément humain, organisationnel ou matériel pourrait faire que le risque d’accident, théoriquement hypothétique, se transforme en accident réel et cause des dommages au personnel de l’entreprise ?
Réfléchir en amont permet souvent d’identifier des sources potentielles d’accident et de les traiter en agissant sur les facteurs humains, organisationnels et/ou matériels pour apporter à la situation de travail à risque les modifications ou améliorations qui empêcheront la réalisation de l’accident Cette politique s’appelle de la PREVENTION.
A l’autre bout de la chaine, si l’accident a eu lieu, le SST peut intégrer le groupe de travail chargé en interne d’analyser l’enchainement des circonstances qui ont permis à cet accident de survenir. Que s’est-il passé ? Comment cela a-t-il pu se produire ? Quel a été l’évènement déclencheur ? Qu’est-ce qui aurait pu empêcher l’accident ? On utilise pour cette analyse la méthode dite de l’arbre des causes.
On voit donc que le salarié formé SST dans l’entreprise peut se voir confier des missions qui vont bien au-delà de la simple intervention de sauveteur secouriste au profit des membres du personnel victime d’un accident du travail ou d’un malaise.
Dans la vie réelle, le rôle exact dévolu au salarié sauveteur secouriste du travail dépendra de la volonté du chef d’entreprise de faire du SST un rouage de la politique de prévention des risques professionnels en interne, ou de le cantonner au rôle de premier maillon de la chaine de secours en cas d’accident du travail ou de malaise dans l’entreprise.