Le client qui fréquente un restaurant, une pizzeria ou qui prend son déjeuner dans une brasserie le midi ne rend pas compte que les hommes et les femmes qui travaillent à faire de son repas un moment de plaisir et de convivialité exercent un métier dangereux.
Et pourtant, les professionnels du secteur de la restauration sont exposés à des risques AT/MP (accident du travail/maladies professionnelles) permanents et importants. Glissades et trébuchements, coupures ou brulures, surmenage et stress liés aux amplitudes horaires, au travail de nuit ou le week-end, au relationnel parfois difficile avec une clientèle de plus en plus exigeante, etc., sont des sources majeures de dommages pour les salariés de la branche HCR.
En 2019, sur 432 476 salariés du secteur de la restauration traditionnelle (code APE 5610A), on comptait (Source ameli.fr) :
- 13 661 accidents du travail en 1er règlement
- 450 employés en IP (incapacité permanente)
- 9 décès
- 2 % de l’effectif total du secteur en arrêt de travail à tout instant
A ces chiffres, il faut ajouter :
- 3 386 accidents de trajet, causant 7 décès et 233 invalides supplémentaires
Quant aux maladies professionnelles, elles n’épargnent pas la profession avec, toujours en 2019, 689 dossiers reconnus et 269 personnes classées en invalidité.
Au total, les dommages subis par le personnel ont représenté cette année-là 1 250 000 journées de travail perdues.
90 % des accidents en restauration ont pour origine :
- La manutention manuelle 38 %
- Les outils à main 21 %
- Les chutes de plain-pied 18 %
- Les chutes de hauteur 12 %
Les dommages corporels touchent principalement :
- Les membres supérieurs 50 %
- Les Membres inférieurs 21 %
- Le dos 10 %
Plus l’entreprise est petite, plus elle est exposée au risque d’accident comme en témoigne le graphique ci-dessous :
L’ensemble des chiffres de sinistralité peuvent être consultés en cliquant sur les liens suivants :
Pour la restauration traditionnelle 5610 A :
https://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/fileadmin/fiches_statistiques/NAFAPE_2019_I_000_5610A_SY.pdf
Pour la restauration rapide 5610C :
https://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/fileadmin/fiches_statistiques/NAFAPE_2019_I_000_5610C_SY.pdf
Une fois l’accident survenu, le salarié victime est absent en moyenne 62 jours pour un accident du travail, 72 jours pour un accident de trajet et 238 jours pour une maladie professionnelle.
Source : https://www.lhotellerie-restauration.fr
Les conséquences en sont évidemment plus contraignantes pour les petits établissements qui emploient peu de personnel et rencontrent souvent de réelles difficultés pour remplacer les salariés en arrêt de travail. D’autant plus que l’accident ne prévient pas et qu’il a tendance à survenir toujours au plus mauvais moment…
Glisser sur un sol carrelé souillé de débris ou mouillés, déraper quand on court dans tous les sens, les bras chargés (tant qu’à faire !) en plein coup de feu, se couper ou se bruler lors des préparations ou des cuissons (la vraie définition du « coup de feu » finalement), se blesser en adoptant de mauvais gestes et postures de travail, autant de circonstances dont les conséquences se nomment douleurs, avec parfois des séquelles ou même parfois une invalidité, absentéisme avec surcharge de travail pour le reste de l’équipe, désorganisation de la production, fatigue et surmenage, sans compter l’impact possible sur la clientèle qui pâtira nécessairement de ce qui précède. Et de nos jours, encore plus qu’hier, un client insatisfait est un client perdu et un prescripteur en moins.
C’est pourquoi les responsables d’établissement doivent mettre en place les bonnes pratiques de prévention des risques AT/MP :
- Adapter l’organisation du travail ;
- Optimiser la conception et l’aménagement des locaux ;
- Aménager les postes de travail ;
- Choisir des équipements et matériels adaptés
- Former leur personnel à la santé & sécurité au poste de travail
Et lorsque l’accident survient malgré tout, il faut pouvoir réagir rapidement pour protéger le personnel des dangers, examiner la victime, faire alerter les secours spécialisés et secourir le collègue blessé. Cela ne s’improvise pas.
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